UNE NATION QUI NE RESPECTE PAS SON PASSE, NE MERITE PAS LE RESPECT JOZEF PILSUDSKI 1867 - 1935 maréchal de Pologne

samedi 25 septembre 2010

Norman Davies

Norman Davies, né le 8 juin 1939 à Bolton, est un historien britannique, spécialiste du Royaume-Uni et de la Pologne.
Il a fait ses études au Magadalen College de l'université d'Oxford, à l'Université de Sussex, à Grenoble, à Pérouse, puis à l'Université jagellonne de Cracovie. Sa thèse de doctorat de 1972, qui devait porter sur la guerre russo-polonaise de 1920, devient sous demande des autorités communistes, une thèse sur les relations entre la Pologne et le Royaume-Uni. De 1971 à 1985, il est professeur à l'Université de Londres (School of Slavonic and East European Studies). Il est depuis Supernumary Fellow au Wolfson College d'Oxford. Ses ouvrages étaient vendus clandestinement en Pologne dans les années 1980.
Il a vécu à Cracovie, où il s'est marié. « Polonophile » avoué, Norman Davies est membre d'honneur de l'Association des insurgés de Varsovie (Związek Powstańców Warszawskich), chevalier de l'Ordre de Saint-Stanislas, Docteur honoris causa de l'Université de Varsovie, de celle de Lublin, de celle de Wrocław, de celle de Cracovie et de Gdańsk.
De retour en Europe occidentale, il a travaillé pour la chaîne BBC, The Independent, The New York Review of Books, ou The Times.
Parmi ses ouvrages les plus connus, on peut citer Powstanie 44 (en anglais, Rising '44) sur l'Insurrection de Varsovie, ou Boże igrzysko (Histoire de la Pologne en 2 tomes).

vendredi 24 septembre 2010

Barbara Stettner-Stefanska écrivain sur les traces du patrimoine et de la culture polonaise en France




Barbara Stettner-Stefanska – journaliste ( pendant 17 ans elle a travaillé en tant que le redacteur  et ensuite le sécretaire de redation du magazine „Ilustrowany Magazyn Turystyczny „ Światowid”).
Elle est correspondant pérmanant de l’hebdomadaire catholique parisien ‘Głos Katolicki”.
Depuis des années elle oeuvre pour la protection et la promotion du patrimoine culturel polonais en France. Décorée par le Ministère de la Culture et du Patrimoine National de l’ordre de mérite „Zasłużony działacz kultury” . L’auteur des guides littéraires „Paryż po polsku” (Paris en polonais) i „Francja po polsku” (France en polonais) éditionts „Świat książki” et „Goldruk”, co-auteur du livre „Podróże po krajach Unii Europejskiej” édition „Świat książki” (Voyages à travers les pays de l’Union Européenne) ainsi „Norwid bezdomny” (Norwid sans domicile) édition Instytut Dziedzictwa Narodowego (Institut du Patrimoine National) l’ouvrage lié avec le transfert de la terre du tombeau de poète de  Montmorency au Wawel.
Elle est redacteur de l’album de peinture „Witold Urbanowicz. Artysta nienansycony” (Witold Urbanowicz. L’artiste irrassasié) l’ouvrage dédié à la création artistique d’un moine polonais pallotin vivant à Paris ( avec le soutien du Ministère de la Culture et du Patrimoine National).
En 2008 elle débute comme romancière avec un livre  „Les vacanaces avec Talleyrand”, un ouvrage plein des personnages sympathiques et une grande dose de connaissances de la France, transmise avec la discrétion et l’humour.
Elle collabore avec SPK  - l’Association des Anciens Combattants Polonais et leur Famille en France, elle a été co-auteur de l’exposition présentée dans différentes villes de France „Prix de la Libérté, les Polonais sur les fronts de la II Guerre Mondiale”.




 

Projet de la Fédération Entre Mers

La Fédération Międzymorze (traduisible par Fédération Entre Mers) était le nom donné, par Józef Piłsudski pour son projet de fédération. Il proposait, suivant le modèle de l’Union de Pologne-Lituanie du XIVe au XVIIIe siècle, d’étendre la fédération depuis la mer Baltique à la mer Noire, en incorporant la Biélorussie et l’Ukraine dans l’ancienne alliance.
Le but stratégique de Piłsudski était de ressusciter une forme moderne et élargie de la vieille République des Deux Nations (projet initié vers 1830 par le prince Adam Jerzy Czartoryski) afin de contenir dans une Troisième Europe les menaces grandissantes de la Prusse et de l’empire russe (puis de l’Allemagne et de la nouvelle Union soviétique), tout en travaillant à la désintégration de l’Empire russe dans ses composantes ethniques (le dernier était son projet Prométhéisme). Le rêve de Piłsudski dut faire face à l’opposition de pratiquement toutes les parties intéressées.

République des Deux Nations
L'Union de Pologne-Lituanie et l'alliance militaire qui en découle étaient venues comme une réponse mutuelle à la menace que représentait l’ordre Teutonique. Cette Union avait été cimentée par l'union personnelle en 1385 de la Reine de Pologne, Hedwige d'Anjou et du Grand-duc de Lituanie, Jogaila qui est devenu ainsi Ladislas II Jagellon, roi de Pologne. Cet arrangement avait été renforcé par l'Union de Lublin en 1569, quand les deux états ont fusionné en une fédération, la République des Deux Nations (en polonais : Rzeczpospolita Obojga Narodów) ou République de Pologne-Lituanie, qui resterait jusqu'au XVIIe siècle le plus grand état d'Europe. Les ressources combinées l'ont rendu capable de tenir tête à l’ordre Teutonique, aux Mongols, Russes, Turcs et Suédois, pendant quatre siècles jusqu'au XVIIe siècle, où affaibli par ses voisins, le territoire de la République subit plusieurs partitions. Sous la République, des propositions ont été avancées pour former un nouvel état : La République tripartite de Pologne-Lituanie-Moscovie ou République tripartite de Pologne-Lituanie-Ruthénie, mais ces projets n'ont jamais abouti.

Plan de Czartoryski
Entre l'Insurrection de Novembre 1830 et l'Insurrection de janvier 1863, l'idée d'une résurrection de la République des Deux Nations est évoquée par le prince Adam Jerzy Czartoryski, alors en exil à Paris où il réside à l'Hôtel Lambert. Homme d'État visionnaire, ancien ami et confident du Tsar Alexandre Ier de Russie, Czartoryski a fait fonction de ministre des affaires étrangères d'une Pologne inexistante. Arguant qu'il aurait été de l'intérêt de la Russie de s'entourer « d'amis plutôt que d'esclaves », il écrivit : « Ayant étendu son influence au sud et à l'ouest, et par la nature de choses ne pouvant pas s'étendre à l'est et au nord, la Russie devient une source de menaces constantes pour l'Europe. ». Czartoryski, qui avait aussi compris que la Prusse représenterait une future menace, prêcha pour l'incorporation de l'est de la Prusse dans une Pologne ressuscitée. Par-dessus tout, cependant, il aspirait à reconstituer — avec le soutien des Français, Britanniques et Turcs — une République de Pologne-Lituanie fédérée avec les Tchèques, Slovaques, Hongrois, Roumains et tous les Slaves du sud de la future Yougoslavie. La Pologne, dans son concept, aurait pu agir en médiateur dans les conflits entre Hongrois et Slaves, et entre Hongrois et Roumains.
Le projet de Czartoryski a semblé près de se réaliser pendant la période la révolution de 1848-1849 mais a sombré par manque de soutien de l'Ouest, par l'intransigeance hongroise envers les Tchèques, Slovaques et Roumains, et avec l'ascension du nationalisme allemand. Néanmoins, sa tentative a constitué un lien entre la fédération jagelonne du XVIe siècle et le programme de fédération prométhéiste de Józef Piłsudski qui suivit la première Guerre mondiale.
Le concept « Miedzymorze »
Le but stratégique de Józef Piłsudski était de ressusciter une forme moderne de la vieille République, tout en travaillant à la désintégration de l'Empire russe, et plus tard de l'Union soviétique, dans ses composantes ethniques (le dernier était son projet Prometheism). Quelques décennies plus tard, la création de l'Union européenne et la fin de l'Union soviétique en 1991 se rapproche un peu de cette vision, qui devait rendre cette Troisième Europe invulnérable aux antagonistes historiques (Allemagne et Russie) de la Pologne.
Le rêve de Piłsudski a dû faire face à l'opposition de pratiquement toutes les parties intéressées. Les Soviétiques exercèrent leur influence pour le contrecarrer. Les alliés de l'Ouest craignaient que l'Allemagne et la Russie affaiblies soient incapables de payer les dommages de la Première Guerre mondiale, et que l'équilibre européen ne soit bouleversé par l'action coordonnée des pays récemment indépendants. Les Lituaniens, Ukrainiens et autres invités à joindre une fédération redoutaient d'avoir à faire un quelconque compromis à leur propre indépendance. Plusieurs guerres (Pologne et Lituanie et Pologne et Ukraine, et des conflits de frontière entre Pologne et Tchécoslovaquie), éclatèrent de divers côtés. Finalement, beaucoup de politiciens polonais tels que Roman Dmowski s'opposèrent à l'idée d'une fédération multi-culturelle, préférant travailler à une Pologne nationaliste et ethniquement pure. À la suite de la Guerre entre la Pologne et l'Union soviétique, le concept de Piłsudski d'une fédération de pays du centre et de l'Est de l'Europe avait perdu toute chance de réalisation. Seulement quatre années après sa mort, tous les pays qui avaient si jalousement gardé leur indépendance étaient engloutis par leurs voisins Allemands et Soviétiques.
Une version dernière du projet de fédération fut tentée par de Józef Beck Ministre des affaires étrangères, un protégé de Piłsudski. Il a envisagé une Union de centre-Europe comprenant Tchécoslovaquie, Hongrie, Scandinavie, États baltes, Italie, Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie et Grèce, allant donc plus seulement de la Baltique à la mer Noire, mais de l'Arctique à la Méditerranée. Un tel régime politique, comprenant quelques 150 millions d'Européens, avec une politique étrangère commune, aurait rassemblé une force capable de tenir tête à l'Allemagne nazie à l'Ouest et à l'Union soviétique à l'Est.
Le concept d'une Union Européenne Centrale — entité géopolitique allant de la Baltique, à la mer Noire, et de Adriatique à la mer Égée — a été ranimé dans le gouvernement en exil de Władysław Sikorski pendant la Seconde Guerre mondiale. Une première étape vers son implémentation — les discussions entre les gouvernements en exil de Pologne et de Tchécoslovaquie concernant une possible union — a sombré finalement dans l'hésitation tchèque et l'indifférence ou l'hostilité alliée.
Plus récemment, depuis la fin de l'hégémonie soviétique, le projet est ressorti sous différents noms comme Intermarum ou Intermarium (forme latine de Międzymorze). Dans cette dernière version, la fédération deviendrait un constituant de l'Union européenne. Intermarum pourrait ainsi mieux défendre les États membres contre la domination des pays, plus riches et plus puissants, de l'Europe de l'Ouest.

Connaissance des Arts - Hors-série " l'Hotel Lambert "


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La République des Deux Nations brève Histoire

en polonais: Rzeczpospolita Obojga Narodów latin: Regnum Serenissimum Poloniae ou Regnum Poloniae Magnusque Ducatus Lithuaniae) était une république fédérale aristocratique formée en 1569 à partir du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie, jusqu'en 1795 lors de la dernière partition de la Pologne[1].
Les historiens européens la désignent par le terme conjoint de Pologne-Lituanie.
Cet État couvrait non seulement les territoires de l'actuelle Pologne et de la Lituanie, mais aussi le territoire de la Biélorussie, une grande partie de l'Ukraine, de la Lettonie, et l'extrémité ouest de l'actuelle Russie (oblast de Smolensk). À l'origine, les langues officielles de la fédération étaient le polonais, le latin, le lituanien et le ruthène. Plus tard, le polonais devint seule langue officielle.
La Rzeczpospolita est une extension de l'Union de Pologne-Lituanie, qui existait depuis 1386. C'était un des États les plus grands d'Europe – mais qui demeura toujours faiblement peuplé –, qui, pendant deux siècles, résista avec succès aux guerres contre l'Ordre teutonique, les Russes, les Ottomans et les Suédois.
Le système politique de la république, souvent appelé Démocratie de la Noblesse ou "Liberté dorée", était caractérisé par un pouvoir monarchique, encadré par une législation et une diète (Sejm) contrôlée par la noblesse (szlachta). C'était une sorte de fédération avant la lettre.
Les deux États composant la nouvelle république étaient formellement égaux, mais en réalité la Pologne prit une part dominante dans l'union. La république était aussi remarquable pour avoir établi une des plus anciennes constitutions nationales et pour avoir pratiqué une relative tolérance religieuse, à différents degrés il est vrai, suivant les époques.
Son économie était essentiellement basée sur l'agriculture. Le siècle suivant la création de l'État fut un véritable âge d'or, mais le siècle suivant fut marqué par des défaites militaires, un retour au servage pour les paysans et une anarchie croissante dans la vie politique.
Le Duché de Varsovie, créé en 1807, trouve ses origines dans la République des Deux Nations. D'autres mouvements de renaissance sont apparus pendant le Insurrection polonaise de 1861/1864 et dans les années 1920, comme la tentative de Józef Piłsudski de créer une nouvelle fédération appelée Fédération Międzymorze (que l'on peut traduire par Entre deux mers, - la Baltique et la mer Noire -) avec la Lituanie et l'Ukraine. La Pologne actuelle est elle-même considérée comme étant l'héritière de la République des Deux Nations, tandis que juste avant la Seconde Guerre mondiale, la Lituanie prenait ses distances avec une association qu'elle considérait défavorable.
La création de la République des Deux Nations par l’Union de Lublin en 1569 marqua la fin du règne de Sigismond II Auguste, dernier roi de la dynastie Jagellonne. Sa mort en 1572 fut suivie d'un interrègne de trois ans pendant lequel des ajustements ont été faits au système constitutionnel, qui permit à la noblesse (szlachta) d'augmenter sa puissance et d'établir une véritable monarchie élective.
La république atteignit son âge d'or dans la première moitié du XVIIe siècle. Son parlement puissant, le Sejm était dominé par les nobles, peu disposés à s'impliquer dans la guerre de Trente Ans qui dévasta la majeure partie de l'Europe. La république put défendre ses propres intérêts contre la Suède, la Russie, et les vassaux de l'Empire ottoman, et eut tout le loisir de mener des offensives expansionnistes, parfois réussies, contre ses voisins. Menant plusieurs invasions contre le Tsarat de Russie, alors affaibli par une période de troubles internes. Ses troupes parvinrent à occuper Moscou du 27 septembre 1610 au 4 novembre 1612, jusqu'à être reconduites par un soulèvement patriotique de la nation russe. (Voir l'article : Guerre polono-russe (1605-1618))
La puissance de la République s'est affaiblie après le double coup de 1648. Un premier choc fut porté par la plus grande Rébellion Cosaques de l'histoire (le soulèvement de Khmelnitski, soutenu par les Tatars de Crimée, dans les territoires orientaux de Kresy), qui demandèrent la protection du Tsar de Russie en 1654. De ce fait l'influence russe a grandi graduellement jusqu'à supplanter l'influence polonaise sur l'Ukraine. L'autre coup fut porté par l'invasion suédoise en 1655 (soutenu par les troupes du duc de Transylvanie Georges II Rákóczy et Frédéric Guillaume Ier, électeur de Brandebourg), connu comme le Déluge de l'histoire de la Pologne.
Vers la fin du XVIIe siècle, la République affaiblie sous le règne de Jean III Sobieski, s'engagea dans l'alliance avec les forces de l'empereur Léopold Ier, pour détruire l'Empire ottoman. En 1683, la Bataille de Vienne a marqué un tournant final dans une lutte de 250 ans, entre les forces de l'Europe chrétienne et l'Empire ottoman islamique. Pour ce siècle de long combat contre l'avancée musulmane, la République gagna le titre d'Antemurale Christianitatis (rempart du christianisme).
Au XVIIIe siècle, La République faisait face à beaucoup de problèmes internes et était vulnérable aux influences étrangères. La déstabilisation du système politique l'a menée au bord de l'anarchie. La tentative de réforme, faite par la Sejm de 1788-1792, qui aboutit à la Constitution polonaise du 3 mai 1791, est venu trop tard. Ses voisins, la Russie impériale, le Royaume de Prusse et la monarchie des Habsbourg lui firent subir plusieurs partitions. En 1795 la République de Deux Nations était complètement effacée de la carte de l'Europe. La Pologne et la Lituanie reprirent définitivement leur indépendance, comme deux pays séparés, en 1918.
Disparition de la République de la carte de l'Europe


Liberté doré
La doctrine politique de la République des Deux Nations était : « Notre État est une république sous la présidence du Roi ». Le chancelier et Grand Hetman Jan Zamoyski de Jelita a résumé cette doctrine quand il a dit que « Rex regnat et non gubernat » (« Le Roi règne, mais ne gouverne pas »). La République avait un parlement, le Sejm, ainsi qu'un Sénat et un roi élu. Le roi était obligé de respecter les droits des citoyens stipulés dans les Articles henriciens dans les Pacta Conventa négocié à l'heure de son élection.
Le pouvoir du monarque était limité, en faveur de la noblesse. Chaque nouveau roi devait souscrire aux Articles henriciens, qui étaient la base du système politique de la Pologne (et incluaient des garanties de tolérance religieuse, sans précédent). Avec le temps, les Articles du Roi Henri ont été fusionnés avec les Pacta Conventa, engagements spécifiques convenus lors de l'élection du roi. De ce point de vue, le roi était effectivement associé à la noblesse et était constamment supervisé par un groupe de sénateurs… (des Magnats).
Les fondements du système politique de la République, la Liberté dorée (Polonais : Zlota Wolność, le terme en usage depuis 1573), incluait :
  • Élection libre du roi par tous les nobles souhaitant y participer
  • Le roi était tenu de réunir le Sejm tous les deux ans
  • Pacta Conventa (latin), convenir aux accords ce pacte était négocié avec le Roi-élu, incluant une déclaration des droits, qui le lie, dérivé des précédents Articles du Roi Henri
  • Rokosz (insurrection), Le droit de la szlachta de former légalement une rébellion contre le roi qui violerait leurs libertés
  • Liberum veto (Latin), Le droit individuel d'un député à s'opposer à une décision prise à la majorité par la Sejm (droit de veto)
  • Konfederacja (du Latin confederatio), le droit de former une organisation dans un but politique

Les provinces de la République avaient un certain degré d'autonomie [1]. Chaque Voïvodie avait son propre parlement (sejmik), qui exerçait un véritable pouvoir politique, incluant le choix de ses députés siégeant à la Sejm nationale, avec des instructions de vote spécifiques. Le Grand-Duché de Lituanie avait sa propre armée, sa trésorerie et ses propres institutions.
La Liberté dorée a créé un état qui était insolite pour son temps, bien que des systèmes politiques un peu similaires aient existé dans les Villes-Etats contemporains comme la République de Venise. Alors que la plupart des pays européens s'empêtraient dans la centralisation, la monarchie absolue, les guerres de religion et dynastiques, la République expérimentait la décentralisation, la confédération et le fédéralisme, la démocratie, la tolérance religieuse et même le pacifisme.
Ce système politique vit la prédominance de la szlachta sur les autres classes sociales et sur le monarchie. Dans le temps, la ‘’szlachta’’ accumula assez de privilèges (tel qu'établis par l'Acte de 1505, le Nihil novi) qu'aucun monarque ne pouvait espérer en casser les pouvoirs. Le système politique de la République serait bien difficile à classer dans une catégorie simple, mais il peut être décrit provisoirement comme un mélange de :
  • Confédération et fédération, en regard de la large autonomie de ses régions.
  • Oligarchie, puisque seulement environ 15-20% de la population, représentés dans la szlachta, avait des droits.
  • Démocratie, puisque tous les membres de la szlachta était égaux dans les droits et les privilèges, et le Sejm avait un droit de veto sur les questions importantes, telles que la législation (l'adoption de nouvelles lois), les affaires étrangères, la déclaration de guerre, et l'imposition (le taux des impôts existants ou le pouvoir d'en lever de nouveaux). De plus, le pourcentage de la population ayant des droits était substantiellement plus grand que dans les autres pays européen. Notons par exemple qu'en France, jusqu'en 1831 environ 1% de la population avait le droit de vote, et qu'en 1867 au Royaume-Uni, ce nombre n'était encore que de 3% seulement.
  • Monarchie élective, puisque le monarque, élu par la szlachta était à la tête de l'État.
  • Monarchie constitutionnelle, puisque le monarque était lié par les pacta conventa et autre lois, et la szlachta pouvait lui désobéir et le destituer.

Les Articles henriciens ou
Articles du roi Henri VALOIS
(Artykuły henrykowskie en polonais ; Articuli Henriciani en latin fixaient les principes fondamentaux de gouvernement de la République des Deux Nations. Ils constituaient, ainsi, la loi-constitutionnelle de la République.
Les 21 articles furent rédigés et adoptés par la noblesse (Szlachta) en 1573, dans la ville de Kamien (près de Varsovie), pendant l'interrègne qui suivit l'extinction de la dynastie des Jagellon. Le document doit son nom au prince français Henri de Valois (Henryk Walezy), premier roi élu de la République des Deux Nations qui fut contraint de signer les Articles (avant d'être couronné) par une délégation de la noblesse qui s'était rendue à Paris.
Les Articles disposaient que :
  • le roi serait élu par la noblesse (Szlachta) et qu'il ne pouvait l'être que par une "élection libre". Par ailleurs, il ne pourrait jamais succéder par droit d'héritage ;
  • il devait convoquer le Sejm (diète polonaise = parlement) au moins une fois tous les deux ans et pour une période de six semaines ;
  • toute création d'impôts ou de taxes nouveaux et toute création de monopole ne pouvait être décidée qu'après accord de la diète ;
  • le roi ne pouvait ni décider la levée en masse, ni déclarer la guerre, ni conclure la paix sans l'accord de la diète ;
  • le roi ne pouvait appeler à une levée en masse pour servir en dehors des frontières de la République sans une compensation pour la troupe et il devait payer pour l'armée royale (les Articles ne firent que maintenir la coutume) ;
  • un Conseil de 16 sénateurs, aussi appelés "résidents", était élu pour un mandat de deux ans par la diète. Les membres de ce conseil devaient être aux côtés du roi, à tour de rôle (4 par période de six mois), en qualité de conseillers et surveillants permanents afin de s'assurer que celui-ci ne prit aucune décision contraire aux lois de la République ;
  • la noblesse (Szlachta) avait le droit de refuser d'obéir au roi et d'agir contre lui s'il enfreignait les lois de la République ;
Par ailleurs, les Articles :
  • incorporaient les Garanties de liberté religieuse de la Confédération de Varsovie ;
  • incluaient une liste des emplois et titres officiels de la République ; le texte prévoyait que ne pouvaient y être nommés que des ressortissants de la République.
Chaque roi devait jurer que : "... si Nous faisions quoi que ce soit contre les lois, libertés, privilèges et coutumes, Nous déclarons que tous les habitants du royaume sont libérés de leur obligation d'obéissance envers Nous".
Les Articles henriciens étaient, ainsi, une déclaration permanente que tous les rois élus devaient jurer de respecter alors que, la Pacta conventa comprenait, uniquement, les engagements personnels du futur roi. Le roi élu devait, avant son couronnement, signer les Articles du roi Henri en complément du Pacta conventa qui lui était personnel. La distinction entre les deux documents disparut progressivement au cours des élections successives.
Les acteurs politiques
Les principaux acteurs politiques de la République sont :
  • Les monarques, qui ont lutté pour augmenter leur pouvoir et créent une monarchie absolue.
  • Les magnats, les plus riches de la szlachta, qui voulaient gouverner le pays comme une oligarchie privilégiée, et dominer le monarque et les nobles plus pauvres.
  • La szlachta, qui désirait fortifier le Sejm et gouverner le pays comme une démocratie.
Les magnats et la szlachta étaient loin d'être unis : de nombreuses factions soutenaient le monarque et d'autres les magnats.
Les inconvénients de la République
Avec la disparition de la dynastie Jagellonne en 1572, l'équilibre fragile du gouvernement de la République commence à s'ébranler. Le pouvoir glisse de plus en plus du gouvernement central vers la noblesse.
À chaque fois que la szlachta avait l'opportunité de pourvoir au trône, elle choisissait de préférence un candidat étranger qui ne serait pas tenté de fonder une autre dynastie forte. Cette politique a produit souvent des monarques qui étaient ou totalement inefficaces, ou dans en constant conflit avec la noblesse. De plus, à part les exceptions notables telles que le Transylvanien Étienne Bathory (15761586), les rois d'origine étrangère avaient tendance à subordonner les intérêts de la République à ceux de leur propre pays. Ceci était surtout visible dans les politiques et les actions des deux premiers rois élus de la dynastie suédoise des Vasa, dont la politique a amené la République à un conflit avec Suède, qui finit par la guerre connue comme le Déluge de 1648, un des événements qui marquent la fin de l'âge d'or de la République et le commencement de son déclin.
La rébellion de Sandomierz (Polonais: rokosz sandomierski) (16061607), (Rokosz : insurrection légale et autorisée des députés), a marqué une augmentation substantielle du pouvoir des magnats, et la transformation de la démocratie de la szlachta en oligarchie des magnats. Le système politique de la République était vulnérable aux interventions venant de l'extérieur. Ainsi certains députés du Sejm ont été soudoyés par l'étranger, pour utiliser leur liberum veto afin de bloquer les tentatives de réformes.
Ceci a sapé la République et l'a plongé dans la paralysie et l'anarchie politique, du milieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, pendant que ses voisins réglaient leurs problèmes internes et augmentaient leur puissance militaire.